Propositions faites au 1er
Ministre lors de la réunion du 18 décembre
Notre système de retraite
permet à de nombreux travailleurs de partir en retraite avec une
pension leur permettant de vivre dignement. Cependant, la modification
du marché du travail voulu par les gouvernements successifs et le
patronat a créé des situations de précarité, a fait perdurer des
inégalités, qui ne sont pas compensées par ce système et qu’il est
urgent de régler. Au lieu de repenser un système dans sa globalité afin
qu’il réponde à cette situation, ou, mieux encore, de combattre le
chômage, la précarité et les inégalités, les gouvernements ont pris
acte de la situation et, comme si c’était une fatalité, ont dégradé le
système de retraite, réforme après réforme (Balladur en 1993, Fillon en
2003, Touraine en 2014, Delevoye …) En allongeant la durée de
cotisation et de fait la durée du travail, en diminuant les recettes,
en refusant une réelle prise en compte des situations de pénibilité,
nous sommes toutes et tous amenés à travailler plus. Nous constatons
d’ailleurs qu’aujourd’hui, malgré un âge légal fixé à 62 ans, les
salarié.es partent en moyenne à 63,5 ans, faute de revenus suffisants.
La CGT remet ce choix en cause. Fondamentalement. Nos propositions sont les
suivantes : Les grands principes Un départ à 60 ans à
taux plein avec un revenu de remplacement à 75% du revenu net
d’activité (calcul sur les 10 meilleures années ou les 6 derniers mois)
et au minimum le Smic à 1800€. Chacun doit pouvoir vivre dignement de
son travail, y compris à la retraite, c’est vrai pour tous, salariés
comme agriculteurs. Comptabiliser les années d’études pour les jeunes
Une prise en compte de la précarité Une prise en compte
des pénibilités des métiers (travail de nuit, postures pénibles,
exposition à des agents chimiques…) pour tous et toutes et extension
des dispositifs de départ anticipé existants Indexer les pensions sur
les salaires et non sur les prix. Le
financement - Garantir
immédiatement l’égalité salariale entre les femmes et les hommes
rapporterait 6.5 milliards d’euros en plus pour la sécurité sociale.
Cette mesure est entre les mains du gouvernement qui a toute latitude
pour contraindre le patronat. - Augmenter
le taux de cotisation de 0.2 à 0.4 point par an permettrait de garantir
la pérennité du système, cela représente un effort de 1.60 euros par
mois pour les travailleurs et de 2.40 euros pour les employeurs.
- Mettre fin aux cadeaux faits aux employeurs en cessant les
exonérations de cotisations sociales patronales : 20 milliards de plus
pour la sécurité sociale
- Créer une contribution sociale sur les revenus financiers distribués
par les entreprises, à un taux équivalent aux cotisations employeurs
sur les salaires. Cette contribution pourrait rapporter 30 milliards
d’euros.
- Lutter véritablement contre l’évasion fiscale et sociale qui s’élève
entre 60 et 80 milliards d’euros chaque année pourrait rapporter
plusieurs milliards d’euros. -
- Mettre en place une politique résolument tournée vers l’emploi,
notamment en diminuant le temps de travail pour que chacune et chacun
ait un emploi correctement rémunéré ce qui créerait de nouvelles
recettes pour la sécurité sociale. Malgré les derniers sondages qui
font état que seul 12% de la population souhaite que le projet soit
conservé en l’état, la CGT est ressortie sans aucune réponse quant à
ses propositions et concernant le projet du gouvernement, on ne sait
toujours pas :
Quelle
sera la valeur du point ?
A quel âge
il ou elle pourra partir à la retraite ?
Combien
d’années il faudra travailler pour avoir une carrière complète
?
Combien de
points pour avoir une retraite à 1200 euros, 1500 euros, 2000
euros...
Pourquoi
si ce projet est si bien, le gouvernement ne l’applique pas à tout le
monde tout de suite ?
Qui
connait le calcul des retraites pour les personnes nées après 1975 ?
Comment le
gouvernement va convertir les trimestres en points ?
Qui sait
où le simulateur du gouvernement est caché ?
La CGT
reste donc fermement déterminée à se battre pour un autre projet des
retraites et appelle l'ensemble du monde du travail et la jeunesse à
poursuivre et à renforcer la grève, y compris reconductible là où les
salarié.es le décident, pour maintenir et augmenter le rapport de
force.