Les états
généraux de la sécurité
à l’école : l’arbre qui cache
la forêt
Pour la CGT
Educ’action, l’annonce d’états
généraux de la sécurité
à l’école est une opération
de communication
destinée à calmer le mécontentement
qui monte dans les établissements
au moment où se discutent les TRMD.
La massification
de l’éducation a
profondément modifié le système
éducatif qui reste, malgré tout, un
système
élitiste qui laisse beaucoup trop de jeunes sur le bord de
la route. Les
conditions socio-économiques se sont
dégradées et offrent à ces jeunes peu
de
perspectives d’avenir.
La violence
scolaire a toujours
existé. Ce qui était
considéré comme des faits divers (agression
d’un élève ou
d’un enseignant), et pratiquement pas
médiatisés, est devenu un
phénomène sociologique,
abondamment étudié depuis les années
1990. Ce phénomène a fait l’objet de
politiques publiques inefficaces qui ont glissé
progressivement du préventif au
tout répressif. Dans les discours tenus par Nicolas Sarkozy,
Brice Hortefeux ou
Luc Chatel, l’amalgame est fait entre violence scolaire,
lycées de banlieue, ce
qui permet de stigmatiser l’ensemble des jeunes
déjà isolés par des politiques
d’urbanisation incohérentes. Dans les discours
présidentiels, les jeunes de
banlieue sont assimilés à de dangereux
délinquants, trafiquants de drogues,
organisés en gangs, prêts à investir
les établissements scolaires. Nous avons là
tous les ingrédients
sécuritaires bien
« utiles » en période
de campagne électorale.
Contrairement
à ce qu’exposent
les médias, le gros de la « violence
scolaire » est composé
d’insultes verbales, d’incivilités
(bousculades, insultes…) harcèlement…
qui
ont lieu à l’intérieur des
établissements. Ces incidents traduisent surtout
l’incapacité pour l’Education nationale
à accueillir correctement les élèves
et à prévenir les tensions du fait
d’un manque de moyens et de personnels adultes
formés aux problèmes de
l’adolescence (enseignants, conseillers principaux
d’éducation, médecins
et infirmières scolaires, assistantes
sociales, surveillants). Lorsque les enseignants parlent
« d’insécurité »,
ils ne pensent pas forcément aux agressions
physiques qui restent circonscrites à certains
établissements dans des zones
particulièrement dégradées, mais au
stress, agressions morales et pressions quotidiennes
dues à la surcharge de travail et à la
dégradation des conditions de travail.
C’est
pour cela qu’avec une politique budgétaire de
paupérisation de
l’Education nationale, la CGT Educ’action
n’attend rien de ces états
généraux.
Montreuil le 18
février 2010
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