COMMUNIQUÉ
DE PRESSE DE LA CONFEDERATION CGT
Pas
de protection, pas de reprise dans les établissements scolaires
Lors de son annonce d’un début de déconfinement le 11 mai, Emmanuel
Macron a provoqué la surprise et
l’inquiétude en décidant d’une réouverture progressive des crèches, des
écoles et des établissements scolaires dès cette
date.
En effet, comment expliquer la logique sanitaire d’une telle décision,
alors que la fermeture avait précédé le
confinement au motif que les enfants et adolescents étaient des
vecteurs souvent asymptomatiques de
contamination ?
De plus, qui peut croire que les mesures efficaces, préconisées par
l’Inserm ou l’académie de médecine, pour prévenir
une seconde vague - tests généralisés, masques, gels hydro-alcooliques,
maintien de la distanciation sociale,
etc. - pourront être mises en oeuvre avec des enfants et des
adolescents, dans des écoles et des
établissements qui manquent de sanitaires dignes de ce nom et de
médecine du travail et scolaire ? En
prolongeant au-delà de cette date la fermeture des cafés, restaurants,
lieux de culture, le gouvernement reconnaît
de fait que les regroupements en lieux clos créent une situation de
mise en danger sanitaire pour la population.
Cette annonce provoque l’inquiétude légitime des personnels de
l’éducation et des parents d’élèves.
Le
ministre Blanquer, lors de ses rencontres avec les organisations
syndicales, ose avancer les efforts
nécessaires
des personnels et l’incompréhension que susciterait leur refus de cette
réouverture.
Pourtant,
à l’image de l’ensemble des services publics, que ce gouvernement ne
cesse d’attaquer, les
personnels
ont accompli d’énormes efforts pour maintenir un lien d’apprentissage
avec leurs élèves, durant toute
cette période. Elles et ils se sont également massivement portés
volontaires pour garder à l’école les enfants
des personnels soignants, malgré le manque de protection fournies par
les collectivités et l’État.
Pour
la CGT, il est évident que cette décision n’a pour but que de répondre
aux injonctions du patronat en « libérant
» les salariés de la garde à domicile de leurs enfants pour la reprise
du travail. L’alibi des difficultés scolaires
et sociales mis en avant par le président et son ministre semblent
particulièrement cyniques, alors que la
politique du gouvernement contribue depuis 4 ans à l’aggravation
générale de ces inégalités.
Renvoyer
à l’école plus de 12 millions d’élèves, en contact avec leurs parents
(parfois personnes à risque) et plus d’un
million de personnels de l’éducation et des collectivités fait peser le
risque incompréhensible d’une nouvelle
vague de contamination, alors que les services de réanimation sont
toujours saturés et les personnels soignants
épuisés. La quasi-totalité des gouvernements européens ont d’ailleurs
fait un choix inverse en reportant
la reprise de l’école à la rentrée de septembre.
À
l’école comme ailleurs, pas de protection, pas de travail!
La CGT demande que la réouverture des crèches, des écoles
et des établissements soit reportée au moment où le consensus
scientifique et la généralisation des mesures de
protection et de test le permettront.